Après avoir réussi à libérer le maximum du pouvoir calorifique contenu dans nos bouts de bois, le défi est maintenant de répondre à notre besoin avec le minimum de pertes. Le rendement global (ou rendement utile) d’un poêle à bois est déterminé de la façon suivante :
η utile = η combustion x η gestion de chaleur
Pour bien comprendre, il est important de dissocier le phénomène de combustion du principe de gestion de chaleur de l’appareil. Le terme « poêle de masse » est un principe de gestion de chaleur. Associé à la combustion « rocket », ça donne un « poêle rocket de masse », aussi bien qu’il existe des poêles de masse avec des foyers autrichiens, suisses, norvégiens, etc.
Si on associe un poêle rocket à une plancha par exemple, on obtient un « poêle rocket plancha ».
Aussi, lorsque vous achetez un poêle à bois dans le commerce, le rendement annoncé n’est seulement que le rendement de combustion dans certaines conditions. Lorsque vous installez ce poêle chez vous, le rendement utile va chuter pour descendre à 30 ou 40% car une grosse partie de la chaleur libérée est évacuée par la cheminée. En ajoutant le fait que ces boîtes en fer (ou boîtes à feu), ne sont que rarement utilisées dans les conditions des rendements annoncés (l’usage est bien souvent de rajouter de grosses bûches et de fermer le tirage le soir pour avoir de la braise le lendemain), l’installation descend facilement à 20% de rendement. C’est à dire que 80% de l’énergie contenue dans le bois est gaspillée en fumées toxiques et chaudes !
Chauffage
On distingue trois modes de transmission de chaleur, classés ici par ordre d’efficacité pour la transmission de chaleur :
- La conduction : Par le contact, par exemple prendre une douche ; au contact d’une eau plus chaude que notre peau, il y a un échange de chaleur qui nous réchauffe.
- Le rayonnement : Une lumière non visible qui transporte de la chaleur. Celle que l’on sent en étant au soleil ou devant un feu de bois. A l’ombre, on ne reçoit pas la lumière du soleil et nous n’avons pas la sensation de chaleur qui l’accompagne.
- La convection : L’air en contact avec une source de chaleur se réchauffe, s’allège et monte. C’est ce phénomène qui donne la forme allongée d’une flamme de bougie.
La meilleure solution de chauffage au bois par tirage naturel est sans aucun doutes le poêle de masse : le principe est de récupérer un maximum de la chaleur des fumées en stockant les calories dans une batterie thermique qui va emmagasiner la chaleur du feu, pour la restituer pendant de nombreuses heures après la flambée. L’intérêt étant de garder la chaleur développée à l’intérieur de notre habitat et ainsi de ne plus évacuer des fumées chaudes qui sont une perte pure et simple d’énergie. Ces poêles n’ont donc pas besoin de brûler du bois en continu pour dégager de la chaleur : il en résulte une économie importante du bois consommé en plus de procurer un excellent confort thermique.
Cuisson
Le feu de bois est souvent vu comme régressif lorsque l’on parle de cuisson. Pourtant, le principe présenté ci-après permet de faire bouillir plus d’un litre d’eau par minute, plus vite qu’une plaque à induction (!), et ceci avec seulement quelques morceaux de bois (1 kg pour 20 L). Cet appareil de cuisson au bois a été développé par Larry Winiarsky et l’association Approvecho dans les année 80, pour favoriser la préparation culinaire dans des pays en guerre, en voie de développement, après des catastrophes climatiques, en camps de réfugiés, etc., où il faut nourrir beaucoup de personnes avec le minimum de ressources possibles.
Le principe est d’augmenter la surface d’échange en forçant les flammes à « lécher » la marmite jusqu’à ses poignées, en laissant entre la marmite et la jupe le minimum d’espace pour y concentrer le maximum de chaleur.